Dédiée à l’investissement durable, la société de gestion affiliée de Natixis Investment Managers, vient de lancer un fonds actions thématique visant à privilégier l’investissement dans les entreprises favorisant l’accès des femmes aux postes de direction.
Si le lien entre diversité et performance en entreprise n’est plus à démontrer, il n’en reste pas moins que les inégalités entre les hommes et les femmes persistent, dans la société comme dans la sphère professionnelle. La finance peut-elle contribuer à faire évoluer la trajectoire ? C’est ce que pense Mirova qui a lancé, le 29 mars, son fonds Mirova Women Leaders Equity, un fonds actions thématique à impact social dont la stratégie d’investissement repose sur des critères objectifs et mesurables : investir dans des entreprises ayant une forte proportion de femmes dans les instances dirigeantes et des pratiques exemplaires en matière d’égalité hommes-femmes. « L’engagement de Mirova est d’allier performance (à partir d’une analyse de la performance financière des entreprises dans lesquelles elle investit) et impact (sur la société, sur la transition énergique et sur la place des femmes à des postes de senior leadership). C’est ce que l’on peut faire quand on a une approche active de la gestion d’actifs comme c’est le cas chez Natixis Investment Managers parce qu’on peut directement influer par nos choix d’investissement (ou le fait de se désengager) sur la politique qui est mise en place au sein des entreprises », explique Jean Raby, Directeur général de Natixis Investment Managers.
Gestionnaire de conviction, spécialiste de l’investissement durable, Mirova s’est consacré, depuis sa création, à la gestion de fonds alliant performance et impact social et environnemental, gérant ainsi des fonds emblématiques tels que Mirova Europe Environmental Equity Fund ou Insertion Emplois Dynamique. Mirova s’attaque désormais à la problématique de la mixité en entreprises. Pourquoi maintenant ? « Parce que le problème que nous rencontrions il y a quelques années avec le critère social, c’était la difficulté à disposer de données pour pouvoir mesurer d’une part – nous avons un meilleur accès désormais aux données sur la mixité en entreprises – et à montrer un lien entre le critère social et la performance – la corrélation entre les deux fait aujourd’hui consensus », explique Soliane Varlet, gérante actions, en charge, entre autres, de la gestion de ce nouveau fonds et des stratégie euros chez Mirova. Davantage pris en compte, « le sujet de l’égalité entre les sexes reste un véritable sujet, renchérit Mathilde Dufour, en charge de la recherche en investissement responsable, équipe qui contribue à aider les gérants dans la sélection et la gestion de leurs fonds sur les impacts environnementaux et sociaux chez Mirova. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de développement durable de l’ONU. Les inégalités persistent, concernant l’accès au travail, la qualité de cet accès (plus d’emplois précaires, plus de temps partiels chez les femmes), les trajectoires de carrières et le niveau des salaires, rappelle-t-elle. Dans notre sphère d’investissement, l’entreprise, toutes ces inégalités se cristallisent sur l’évolution des femmes à l’intérieur des organisations, sur ce qu’on appelle « le plafond de verre », cette barrière invisible qui empêche la progression des femmes aux plus hautes sphères de l’entreprise », poursuit-elle. En effet, selon Mirova, seuls 5 % des directeurs généraux des entreprises présentes dans l’indice MSCI World, qui est l’indice de référence du fonds Mirova Women Leaders Equity sont … des directrices générales ! 13 % des femmes font partie de comités exécutifs, 30 % du management intermédiaire et 36 % de l’effectif total. Après application de filtres quantitatifs et qualitatifs, l’univers d’investissement est composé de 240 valeurs et il est mondial – trop peu d’entreprises répondant aux critères de sélection pour en faire un fonds européen…