L’audace n’a pas de sexe

Sep 2, 2019 | Billets & Humeurs | 0 commentaires

Fortement engagée en faveur de l’entrepreneuriat des femmes, la Caisse d’Epargne était partenaire du Forum Marie Claire 2019. Rencontre avec Fabrice Gourgeonnet, directeur du développement Caisse d’Epargne.

Pourquoi faut-il encourager les femmes à entreprendre ?

Notre économie a besoin d’entrepreneurs, pour créer de la valeur et des emplois partout en France, mais aussi pour continuer à innover et rester compétitive. Face à de tels enjeux, on ne peut pas se passer des compétences, des idées et de l’énergie de la moitié de la population. Pourtant, aujourd’hui, on ne compte encore que 36 % de femmes* parmi les créateurs d’entreprise. Ce chiffre est trop faible, d’autant plus que l’on sait par ailleurs qu’elles ont une forte appétence pour l’entrepreneuriat. Il faut que nous arrivions à aider celles qui le souhaitent à se lancer :c’est un enjeu économique, bien sûr, mais c’est également un vrai enjeu de société.

 

Comment s’explique cet écart entre l’envie d’entreprendre des femmes et leur représentation effective dans l’entrepreneuriat ?

Nous avons étudié de près les freins à l’entrepreneuriat des femmes au travers de nos échanges avec nos clientes et d’une série de baromètres. Les résultats indiquent que l’audace des femmes est retenue par deux facteurs principaux : la peur d’échouer et la crainte de mettre en péril la situation du foyer en cas de difficultés. Les études ont également révélé qu’elles ont tendance à limiter leurs ambitions : elles créent principalement des microentreprises et se lancent avec un budget limité. Ces résultats doivent nous encourager à faire plus pour lever ces freins. Je veux dire aux femmes qui nous lisent : ne craignez pas de voir grand. Quels que soient son origine ou son parcours de vie, une personne qui a un bon projet peut entreprendre et réussir dans cette voie.

 

Comment agir concrètement pour faire évoluer les choses ?

Nous ne pourrons pas faire croître l’entrepreneuriat féminin en France sans dispositif volontariste. Sur le plan culturel, nous devons collectivement continuer à combattre les stéréotypes sur les femmes et sur l’entrepreneuriat pour faire bouger rapidement les lignes. Cela passe d’abord par une plus grande visibilité des femmes entrepreneures et la valorisation de modèles diversifiés de réussite, afin que les femmes puissent se projeter, se dire « si elle l’a fait, je peux le faire aussi ! ». Sur le plan politique, des actions peuvent inciter à prendre des engagements concrets. C’est ce que nous avons fait, par exemple, en signant un accord-cadre avec l’État pour contribuer à porter à 40 % au moins la part des femmes parmi les entrepreneurs d’ici 2020.

Sur le plan de l’accompagnement, enfin, c’est par une collaboration étroite entre tous les acteurs de l’écosystème que nous réussirons : réseaux d’accompagnement, acteurs socioéconomiques et établissements bancaires.

L’audace n’a pas de sexe ! Je pense que nous avons tous notre rôle à jouer pour le prouver. C’est un engagement pour moi au quotidien.

* INSEE, 2019

Fabrice Gourgeonnet

 

Le pouvoir de l’audace dans la vie professionnelle. Cette année, le Forum Marie Claire était placé sous le signe de l’empowerment au féminin, exploré au travers d’ateliers, de keynotes et de tables rondes.

Pour en savoir plus sur cet évènement…

https://www.marieclaire.fr/retour-sur-le-forum-marie-claire-2019,1304250.asp